« Eh bien, les regrettez-vous, oui ou non, les pères de vos marmots, vos bonshommes mobilisés à Pétaouchnoque par la guerre et l'armée... Je sais bien, moi, que vous avez toutes un mari qui a quitté la maison. Et des galants, on ne voit pas la queue d'un seul... plus l'ombre d'un amant ! Nous devons mettre fin à cette guerre ! Si je trouvais un moyen, seriez-vous d'accord pour m'aider ? (...) Très bien, je vais tout vous dire. Nous avons le moyen d'obliger nos maris à faire la paix... et ce moyen, c'est de re-non-cer... au phallus ! à la queue, mesdames ! » Alors qu'Athènes et Sparte sont en guerre, Lysistrata, belle athénienne rusée et audacieuse, réussit à convaincre les femmes de toutes les cités grecques de mener une « guerre à la guerre » en se refusant à leurs maris et amants, les privant des plaisirs de l'amour, jusqu'à ce que les hommes reviennent à la raison et cessent le combat. La représentation - que la tradition athénienne voulait unique - de Lysistrata se déroula durant les grandes fêtes annuelles de Dionysos de l'an 411. Elle coïncide avec la Guerre du Péloponnèse où les cités dominées par Athènes s'étaient alliées à Sparte pour combattre leur oppresseur (431-404 avant J.-C.). C'est une période de troubles terrible agitée par les épidémies de 429 et le grand désastre de l'expédition de Sicile, conclue par la trahison d'Alcibiade, durant laquelle la flotte athénienne est décimée, laissant la cité à la merci de ses ennemis. Michel Host nous donne une nouvelle traduction et adaptation très réussie qui modernise les dialogues et les situations pour les rendre accessible à notre génération. Une comédie audacieuse qui allie crudité du verbe, situations burlesques et scènes osées : la « grève du sexe » comme arme politique !