Dans le contexte du postcolonialisme et de la mondialisation, la notion de Weltliteratur (littérature mondiale), forgée par Johann Wolfgang von Goethe, connaît un regain d'intérêt dans les études de littérature française et les études comparatistes. C'est dans cette conjoncture scientifique que les auteur.e.s de ce volume collectif se demandent dans quelle mesure Romain Rolland peut être qualifié d'écrivain mondial et s'interrogent sur ce que peut précisément recouvrir cette notion. Différentes dimensions de son oeuvre sont ici abordées, qui permettent d'affirmer qu'il est tout à la fois un écrivain cosmopolite, en ce qu'il peut a priori s'inspirer des cultures du monde entier ; global, en ce qu'il est diffusé dans l'ensemble des pays du monde ou, au moins, bien au-delà des frontières du pays où il est né ; cosmopolitique, dans la mesure où il s'adresse sciemment aux femmes et aux hommes du monde entier ; universel, puisqu'il intéresse effectivement et par-delà sa disparition, sinon tous les hommes et toutes les femmes, au moins des hommes et des femmes appartenant à des pays et des cultures largement répandus dans le monde ; canonique, enfin, en ce que ses oeuvres ou au moins certaines d'entre elles relèvent de ce qu'on considère comme les chefs-d'oeuvre de la littérature du monde entier.
Avec des contributions de : Roland Roudil, Guillaume Bridet, Claude Coste, Alexia Gassin, Marie Vozdová, Gwenaële Vincent-Böhmer, Marina Ortrud M. Hertrampf, Xuan Wang, Sophie Dessen, Atsushi Takahash