Au croisement des XVIIIe et XIXe siècles se produit un bouleversement épistémologique avec la naissance du romantisme en Angleterre et en Allemagne. Les voix poétiques de Coleridge et de Novalis s¿entrelacent avec celles de la philosophie transcendantale allemande. Elles s¿inspirent également des traditions néo-platoniciennes et gnostiques. Le mythe émerge de ces confrontations. Dans ce contexte, l¿objet de cette étude est de démontrer la place essentielle du mythe dans les réalisations poétiques des deux auteurs. Dans le dialogue entre la philosophie et la poésie, le mythe prend forme, conférant du sens aux textes et renouvelant la relation de l¿homme avec la nature, qui regorge d¿énergies et où les animaux, les plantes, les minéraux, sont dotés d¿une âme. Au c¿ur de ces polarités et de cette dialectique alliant attraction et répulsion, le monde et les mots se métamorphosent en un flot continu. Le mythe y trouve un terrain fécond, participant à la structuration de l¿espace et du temps. À cet égard, quatre axes mytho-poétiques ont été privilégiés dans cette étude des ¿uvres de Coleridge et de Novalis : les mythes de l¿enfance, les harmonies opposées aux dissonances, la verticalité, horizontalité et l¿inachèvement, qui regroupe les paradigmes des fragments, des ruines et du rêve.