Il convient d'appeler au développement de l'épistémologique juridique. Nous défendons le besoin d'une épistémologie juridique forte pour clarifier autant que possible notre façon d'envisager et d'écrire la science du droit, la théorie du droit, la doctrine du droit ou encore une quelconque écriture se rapportant à notre attachement au droit moderne. Il s'agit d'une tâche d'autant plus importante que toute théorisation est nulle et malvenue sans un ancrage concret dans la réalité des individus qui acceptent de s'en servir en tant que moyen de droit pour résoudre leurs différends, leurs hostilités et leurs désaccords.
Le problème aujourd'hui ce sont les pseudosciences avec leurs avancements, leurs séductions et leurs aveuglements ! Pendant longtemps le monde juridique a pu contempler à distance le malheur des autres. Avec une fausse assurance, nous avons cru que cela n'arriverait jamais dans les facultés de droit, ni dans le domaine de la recherche juridique ni dans la science du droit. Désarmés par cette sérénité, nous avons, hélas, baissé la garde, abaissé notre vigilance pour un jour nous retrouver dans la même obscurité que les sciences humaines et sociales, face à l'obscurantisme, aux faux-fuyants théoriques, aux pseudosciences prétendant parler « au nom du droit ».
En ce qui nous concerne, nous émettons un « no pasarán », nous réaffirmons notre aversion profonde à l'égard de toutes les pseudosciences. C'est une insulte à l'intelligence juridique ? d'où le titre de notre livre ? de s'engager dans toute entreprise pseudoscientifique, dans toute activité qui n'a guère d'autre aboutissement que d'égarer l'esprit et d'affaiblir et de nullifier « le juridique » pour le peuple, pour ceux qui ont le plus besoin que le système juridique et judiciaire fonctionne adéquatement et en toute « justice ».
